Cela fait maintenant plus ou moins deux mois que nous sommes confinés et que le monde que nous connaissions jusqu’alors, est partiellement à l’arrêt. Le jeudi 16 avril, Alain Berset, ministre de la Santé annonçait la mesure de déconfinement progressif à partir du 27 avril, prise par le Conseil fédéral. Une annonce qui a fait grincer quelques dents et qui inquiète la majorité des Suisses.
“Aussi vite que possible, aussi lentement que nécessaire”, la désormais célèbre phrase employée durant le discours d’Alain Berset pour annoncer le déconfinement a fait le tour des réseaux sociaux. Et pour cause, cette formule, loin d’être anodine, est aussi synonyme du flou dans lequel se déroule cette sortie de crise.
Alors que la Suisse, comme d’autres pays européens, s’apprête à sortir progressivement du confinement, à l’Agence Mendes nous nous sommes intéressés au monde de l’après coronavirus et des changements que celui-ci va va entraîner pour les assurés suisses.
Le monde de demain tournera-t-il de la même manière ?
Décryptage.
Primes d’assurance maladie : faut-il prévoir une augmentation pour 2021 ?
On le sait, même si d’autres secteurs sont touchés, le covid-19 attaque notre santé et entraîne des surcoûts importants pour le système de santé Suisse et les caisses-maladie. Tests de dépistage en masse, infrastructures sanitaires ou encore les hospitalisations, les experts prévoient un surcoût de plus d’1 milliard de francs. Mais qui va payer ces surcoûts ?
En tant qu’assuré suisse, vous êtes en droit de vous demander si vos primes d’assurance maladie 2021 seront impactées à la hausse mais “il n’y a pas de craintes particulières à avoir” selon Verena Nold, directrice de santé suisse interrogée par L’Agefi, qui tente de rassurer.
“Les réserves sont solides […] Nous sommes convaincus qu’elles permettront donc de faire face à la crise du coronavirus”. En effet, en Suisse, les caisses-maladie sont tenues de constituer des réserves pour faire face aux imprévus et aux coups durs (comme une pandémie de coronavirus). On parle de taux de solvabilité qui est le quotient entre les réserves disponibles et le niveau minimal des réserves. L’OFSP impose un taux minimum de solvabilité de 100% aux caisses maladies.
Pour l’année 2020, les caisses maladies ont constitué près de 8,5 milliards de francs de réserves et Verena Nold rappelle, que les primes sont fixées sur une projection sur l’année concernée et non pour parer aux éventuels surcoûts de l’année passée.
Mais, si les réserves devraient permettre de limiter l’augmentation des primes 2021, qu’en sera-t-il pour les primes 2022 ? Une revue des primes est plus que probable.
Pas de rabais sur les primes d’assurance véhicule en 2021 !
Depuis le début du confinement, en Suisse comme dans les autres pays concernés, le trafic et les accidents ont fortement chuté. Selon les chiffres de la RTS, fin mars 2020, à Genève et Lausanne, on comptait 60% de circulation en moins pendant les heures de pointe qu’en fin mars 2019.
Dans certains pays, les règles de confinement étant plus dures qu’en Suisse, elles ont entraîné une baisse de trafic encore plus importante, comme en Italie. D’ailleurs, le Sénat italien souhaiterait geler les primes d’assurances véhicule jusqu’en juillet pour les conducteurs qui ne l’utilise pas. En France également, la compagnie d’assurance MAIF a annoncé qu’elle n’allait pas “profiter de la crise” mais rembourser tous ses clients à hauteur de 50 euros par véhicule assurés.
En Suisse, il ne faut pas s’attendre à un gel des primes ni à un quelconque rabais concernant les primes d’assurances véhicule. Le porte-parole d’AXA s’est montré très clair en rappelant que l’objectif de la compagnie était de “proposer des primes durables et prévisibles sur le long terme” ce qui a permis, en 2017, de ne pas augmenter les primes après le versement de 55 millions de francs à leurs assurés à la suite des épisodes de grêle.
Pour la compagnie Vaudoise Assurances, sa politique de reversement d’une partie de son bénéfice tous les deux ans, à ses assurés, est bien plus avantageux pour leurs clients sur le long terme que des actions “marketing” ponctuelles.
Le conseil de l’Agence Mendes pour faire des économies : si votre véhicule est immobilisé, vous pouvez déposer temporairement les plaques. La prime d’assurance sera suspendue.
Quels impacts du covid-19 sur les prestations de l’assurance chômage ?
Toute crise, quelle qu’elle soit, rend les inégalités plus visibles. La pandémie de coronavirus et ses conséquences économiques et sociales n’échappent pas à la règle. Nous sommes tous mis à rude épreuve mais pas tous aidés de la même manière. Concernant la perte de gain, les entrepreneurs sont en première ligne (commerces/entreprises fermés, activité/secteur à l’arrêt, chiffres d’affaires en chute libre… ) mais ne ne sont que peu voire pas du tout aidés.
En effet, contrairement à l’assurance-maladie, les prestations de l’assurance-chômage ne sont pas les mêmes pour tous. Si, durant la crise, le chômage partiel soulage les entreprises et garantie revenus et emploi au salarié, les entrepreneurs salariés de leur entreprise (SA ou Sàrl) n’y ont pas le droit et sont excluent également d’autres prestations stipulées dans l’art. 31 de la loi sur l’assurance-chômage.
Depuis le 20 mars, le Conseil Fédéral a lancé un plan de mesures pour atténuer les conséquences du coronavirus. Pour pallier aux inégalités de l’assurance-chômage, le Conseil fédéral a lancé une “Ordonnance COVID-19 assurance-chômage” qui prévoit, justement, une dérogation à l’article 31. Les entrepreneurs pourront donc bénéficier des prestations de l’assurance-chômage temporairement mais l’ordonnance prévoit également un plafond de 2’656 francs par entrepreneur qui fait polémique. En effet, pour certains le plafond est jugé trop bas (“à peine le foyer d’une famille”) surtout sachant que les entrepreneurs cotisent pour l’assurance-chômage sur l’intégralité de leur salaire.
Si des entreprises venaient à disparaître, elles emporteraient avec elles des d’emplois et donc une perte de gains pour des milliers de salariés suisses, à laquelle l’assurance-chômage devra faire face. Alors, le Conseil fédéral devra-t-il prévoir d’autres indemnités pour venir en aide aux entrepreneurs et aux indépendants ?
Pour en savoir plus sur les allocations perte de gain prévues par le Conseil Fédéral :