En Suisse plusieurs produits d’assurance et de prévoyance offrent de vrais avantages fiscaux à condition de savoir les combiner intelligemment. Le problème est que la majorité des assurés ne savent pas où se situe la frontière entre ce qui se déduit, ce qui se cumule et ce qui devient contreproductif. En structurant vos contrats vous vous assurez que chaque franc investi travaille pour vous, à la fois sur le plan fiscal et sur celui de la protection. Explications.
Les assurances qui permettent de réduire vos impôts
Les primes d’assurance maladie
Les primes d’assurance-maladie (LAMal) sont déductibles du revenu imposable dans tous les cantons mais les plafonds dépendent du canton et de votre situation personnelle (célibataire, couple, enfants à charge, etc).
Au niveau fédéral (plafonds définis par l’Administration fédérale des contributions), les montants déductibles sont fixés à :
- CHF 1 700.- pour une personne seule
- CHF 3 500.- pour un couple marié
- CHF 700.- par enfant à charge
Les cantons peuvent toutefois prévoir des déductions supérieures, comme c’est le cas dans le canton de Vaud où les montants peuvent atteindre jusqu’à 4 900 CHF pour une personne seule et 9 800 CHF pour un couple, selon la situation et le barème applicable.
Dans certains cantons, les assurances complémentaires (hospitalisation, dentaires, optiques, médecines alternatives) peuvent être intégrées dans le montant total déductible, mais cela dépend des règles cantonales.
Cette déduction ne compense pas la hausse annuelle des primes, mais elle reste un levier fiscal à ne pas négliger.
Le 3ème pilier A (3a)
C’est le pilier fiscal par excellence. Les montants versés sont entièrement déductibles du revenu imposable jusqu’à un plafond légal révisé généralement tous les deux ans.
En 2026 :
- CHF 7 056.- pour les salariés affiliés à une caisse de pension
- CHF 35 280.- pour les indépendants sans LPP
Une manière simple et efficace de réduire vos impôts tout en préparant votre retraite.
Le 3ème pilier B (3b)
Contrairement au 3a, le Le pilier 3b (prévoyance libre, assurance-vie ou compte d’épargne libre) n’offre pas une déduction fiscale généralisée à l’échelle nationale.
Dans les cantons romands, certaines autorités cantonales admettent une déduction partielle pour des contrats 3b lorsqu’ils sont souscrits sous la forme d’un contrat d’assurance-vie reconnu, mais les montants admis sont plafonnés et les conditions sont strictes (type de contrat, durée minimale, présence d’une couverture décès/invalidité, reconnaissance fiscale du contrat). Concrètement :
- Genève et Fribourg reconnaissent des déductions partielles pour certains contrats 3b sous forme d’assurance-vie, sous conditions et avec plafonds limités ;
- Vaud peut, dans certaines situations et selon la forme du contrat, admettre une prise en compte partielle, mais les règles varient et doivent être vérifiées au cas par cas.
En pratique, pour bénéficier de déductions sur le 3b il faut généralement que le contrat soit un produit d’assurance (et non un simple compte d’épargne), qu’il comporte une couverture décès/invalidité minimale et qu’il réponde à d’autres critères propres au canton.
Lire aussi :
Structurer vos assurances pour optimiser votre fiscalité
Prioriser les déductions les plus rentables
La plupart des gens répartissent leurs versements au hasard dans plusieurs produits. Pourtant, l’ordre dans lequel vous investissez change totalement l’impact fiscal.
Pour les salariés :
- Rachats LPP :
Les rachats dans la LPP sont souvent la stratégie la plus puissante fiscalement.
Contrairement au 3a, ils ne sont pas plafonnés annuellement. Vous pouvez racheter tout ou partie de votre lacune d’un seul coup, ce qui crée une déduction fiscale élevée surtout pour les hauts revenus.
- 3ème pilier A (3A) :
Vous versez ensuite dans le 3a, jusqu’au plafond annuel.
Depuis la réforme, il est également possible de compenser des années où vous n’aviez pas cotisé (sous conditions et selon votre caisse), ce qui augmente l’impact fiscal total.
- 3ème pilier B (3b) :
- Genève : déduction plafonnée, valable uniquement pour des assurances vie purement risque.
- Fribourg : déduction limitée pour certaines primes vie risque reconnues par le canton.
- Vaud : dans certains cas, une partie des primes peut être intégrée dans la déduction globale pour primes d’assurance.
Pour les indépendants :
Le 3ème pilier A :
Pour un indépendant, le plafond 3a est nettement plus élevé (20 % du revenu net avec un maximum très supérieur à celui d’un salarié).
C’est le levier fiscal le plus puissant et le premier à utiliser.
- Le 3ème pilier B :
Comme pour les salariés, certaines déductions existent dans certains cantons.
Mais le principal avantage du 3b pour un indépendant est souvent la couverture décès/invalidité renforcée.
- Assurance perte de gain :
L’assurance perte de gain n’est pas fsicalement “neutre”.
-
- si vous travaillez en société (Sàrl, SA) : les primes peuvent être passées en charge de l’entreprise ;
- si vous travaillez en indépendant (raison individuelle) : les primes sont généralement déductibles comme dépenses professionnelles si elles sont justifiées par l’activité.
Éviter les doublons couteux
Optimiser sa fiscalité ne doit jamais faire oublier la logique de protection.
Beaucoup de contribuables cumulent des contrats qui couvrent la même situation, ce qui augmente inutilement les primes sans avantage supplémentaire.
- Incapacité de gain : certains cumulent une couverture via l’employeur ou la LPP, une assurance individuelle et une rente invalidité dans un produit vie.
- Capital décès : assuré à la fois via la LPP, un 3a mixte, un 3b ou un contrat indépendant.
L’objectif n’est pas de supprimer des protections, mais de structurer vos contrats intelligemment : chaque produit doit remplir un rôle précis et éviter le double emploi. Ainsi, vous payez juste le nécessaire tout en restant correctement protégé.
Pour en savoir plus :Éviter la double assurance pour réduire les coûts et couvertures inutiles
Franchise LAMal mal adaptée
Le choix de la franchise de votre assurance-maladie a un impact sur votre budget et sur vos déductions fiscales.
- Jeunes ou en bonne santé : une franchise élevée permet de réduire les primes et de maximiser la déduction fiscale sur la base des plafonds cantonaux.
- Personnes âgées ou avec besoins médicaux importants : une franchise plus basse est souvent recommandée pour éviter des coûts élevés en cas de soins fréquents, tout en restant dans le plafond déductible.
L’important est d’adapter la franchise à votre profil et à votre situation personnelle : il n’existe pas de choix universel.
Pour en savoir plus : Faut-il vraiment augmenter sa franchise pour économiser sur sa prime ?
Pourquoi passer par un professionnel ?
La fiscalité, la prévoyance et les assurances ne se combinent jamais de la même manière d’une personne à l’autre : revenu, canton, caisse de pension, statut professionnel, situation familiale… chaque paramètre change l’équation.
Un spécialiste en assurance vous aide à :
- analyser votre taux marginal d’imposition pour identifier les déductions les plus rentables;
- vérifier la structure exacte de vos contrats LPP et prévoyance (lacunes, taux de conversion, options décès/invalidité);
- adapter vos couvertures décès et invalidité pour qu’elles correspondent aux avantages fiscaux cantonaux;
- identifier et éliminer les doublons inutiles;
- vous assister dans la déclaration d’impôt pour intégrer correctement les déductions.
Une stratégie bien pensée peut représenter plusieurs milliers de francs d’économie par an, tout en maintenant une couverture optimale et adaptée à votre situation.
Nos spécialsites des assurances et de la fiscalité suisse sont à votre disposition pour faire le point !



























