Acquérir un bien immobilier en Suisse nécessite une stratégie financière bien pensée. Le 3e pilier peut être une solution idéale. Comment l’utiliser efficacement pour concrétiser votre projet ? Explications.
Quelles solutions pour financer son bien immobilier ?
L’acquisition d’un bien immobilier, particulièrement en Suisse, requiert un financement solide. Plusieurs solutions existent, comme le retrait du 2e pilier, du 3e pilier ou l’apport personnel via des solutions bancaires. Tour d’horizon des principales solutions de financement.
Apport personnel
En Suisse, les banques exigent généralement un apport personnel d’au moins 20 % du prix du bien (généralement 10 % en France voisine). Cet apport peut provenir de plusieurs sources :
- Épargne personnelle
- Donation ou héritage
- Prêts privés ou familiaux
- Retrait du 2e pilier
- Nantissement du 3e pilier
Un usage combiné de différentes sources de financement, comme une épargne personnelle et le 3e pilier, permet d’optimiser son apport tout en limitant l’impact fiscal et en sécurisant son avenir financier.
Retrait du 2e pilier
Le 2e pilier correspond à la prévoyance professionnelle. Il peut être utilisé pour financer un bien immobilier, mais sous certaines conditions seulement :
- Uniquement pour l’achat d’une résidence principale.
- Obligation de remboursement en cas de revente du bien, sauf si le capital est réinvesti dans un autre bien immobilier.
En revanche, retirer son 2e pilier réduit la rente de la retraite future et reste soumis à un impôt spécifique lors du retrait.
Retrait du 3e pilier
En comparaison aux autres solutions, le retrait du 3e pilier offre de nombreux avantages non négligeables :
- Impact moindre sur la retraite en comparaison au retrait du 2e pilier, bien que cela dépende du montant du capital retiré et des conditions fiscales du canton.
- Plus flexible, notamment le 3b qui peut financer tout type de bien.
- Possibilité de nantir le contrat pour garantir un prêt sans retirer les fonds.
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Financer son hypothèque grâce au 3e pilier
Le 3e pilier, qu’il soit lié (3a) ou libre (3b), constitue une solution efficace pour renforcer son financement. Selon le type de 3e pilier souscrit, plusieurs options s’offrent à vous pour financer un bien immobilier.
Le 3e pilier 3a
Le 3e pilier 3a bénéficie d’avantages fiscaux et peut être retiré dans certaines situations bien spécifiques : achat d’un bien immobilier, départ définitif de la Suisse, passage à une activité indépendante ou invalidité.
Concernant l’achat d’un bien immobilier, il peut être utilisé sous certaines conditions :
- Le bien immobilier doit être une résidence principale et ne peut pas être une résidence secondaire ou un bien locatif.
- Le retrait partiel ou total des fonds est autorisé avant la retraite uniquement pour l’acquisition, l’amortissement d’une hypothèque (principalement en amortissement indirect) ou la réalisation de travaux d’amélioration.
- Le montant retiré est soumis à un impôt spécifique.
En revanche, en retirant son 3e pilier, l’assuré réduit son capital retraite, ce qui peut avoir un impact sur sa situation financière à long terme.
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Le 3e pilier 3b
Le 3e pilier 3b est plus souple et permet d’accéder aux fonds sans condition particulière, mais ses avantages fiscaux sont plus limités que ceux du 3a.
Il présente néanmoins plusieurs avantages dans le cadre d’un achat immobilier :
- Il peut être utilisé comme un apport personnel sans restriction sur le type de bien.
- Il peut être mis en nantissement pour garantir un prêt hypothécaire. Cela signifie que le 3e pilier est utilisé comme garantie sans retirer immédiatement les fonds, ce qui permet de conserver les bénéfices du contrat.
- Il permet de préserver l’intégralité de son épargne tout en optimisant son financement.
Bénéficier des avantages fiscaux associés
Le 3e pilier 3a permet de déduire les versements effectués du revenu imposable et réduit ainsi la charge fiscale. Toutefois, les fonds retirés sont imposés à un taux spécifique, généralement plus avantageux que celui appliqué aux revenus habituels.
Le 3e pilier 3b, en revanche, permet de déduire les versements de façon moindre et uniquement dans certains cantons et sous certaines conditions contractuelles. Son principal avantage réside dans sa souplesse : les fonds peuvent être retirés librement sans contrainte liée à l’achat immobilier.
Optimiser son financement avec une assurance 3e pilier
Plutôt que de retirer directement son 3e pilier pour un achat immobilier, il est possible de le mettre en nantissement auprès de la banque. Cette solution permet d’éviter une taxation immédiate et de maintenir son épargne tout en garantissant le prêt. Contrairement aux comptes bancaires, les assurances offrent des garanties supplémentaires, comme une couverture en cas de décès, d’invalidité ou, dans certains cas, de maladie grave, qui sécurisent davantage le projet immobilier.